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5 janvier 2016 2 05 /01 /janvier /2016 14:59
Bobine du lundi 8 février 2016, 20 h 15: Au-delà des montagnes.

Au-delà des montagnes

V.O.S.T. 2015
Film chinois, français, japonais de
Zhang-ke Jia
Avec Z. Tao,
S. Chang, D. Zijian
Durée: 2 h 06 mn

Chine, fin 1999. Tao, une jeune fille de Fenyang est courtisée par ses deux amis d’enfance, Zang et Lianzi. Zang, propriétaire d'une station-service, se destine à un avenir prometteur tandis que Liang travaille dans une mine de charbon. Le cœur entre les deux hommes, Tao va devoir faire un choix qui scellera le reste de sa vie et de celle de son futur fils, Dollar. Sur un quart de siècle, entre une Chine en profonde mutation et l’Australie comme promesse d’une vie meilleure, les espoirs, les amours et les désillusions de ces personnages face à leur destin.

Ce film a été présenté en compétition à Cannes en 2015. Le réalisateur Zhang-ke Jia est habitué du prestigieux festival. Il était membre du jury de la sélection officielle en 2014 et a remporté le Prix du scénario en 2013 pour A Touch of Sin, brillant reflet de la Chine actuelle. Au-delà de l’ambition d’un film qui prétend embrasser 25 années de l’histoire du monde, multiplie les ellipses, abandonne certains personnages pour les retrouver longtemps après (ou pas), tout le cinéma de Jia est là. La maîtrise des rythmes dont il fait preuve, son sens de la lumière, la complicité chaleureuse qui le noue à ses interprètes, tout concourt à une réussite éblouissante."Quand on est jeune on ne pense pas à la vieillesse, quand on se marie on ne pense pas au divorce, quand on a ses parents on n’envisage pas qu’ils vont disparaître, quand on est en bonne santé on ne pense pas à la maladie. Mais à partir d’un certain âge, on entre dans ce processus, qui est celui du présent mais aussi de projections dans l’avenir", note Zhang-ke Jia.

Brève histoire du cinéma chinois (République populaire de Chine)
La Chine est un grand pays de tradition cinématographique. Les spécialistes distinguent six générations de cinéma chinois qui épousent les grandes ruptures historiques qu’à connu la Chine au XX° siècle. Dès le début du XX siècle, la Chine produit du théâtre filmé. Mais c'est avec la création des studios de Shanghai que commence l'âge d'or du cinéma chinois. Le nouveau gouvernement prend en effet, dès le départ, le contrôle de l’industrie cinématographique. Les premiers studios d’Etat voient le jour dès 1949, à Pékin et Shanghai. Avec le «Grand Bond en avant», une frénésie s’empare du secteur. Le Grand Bond en avant nécessite une mobilisation de masse, et les films sont jugés essentiels pour créer l’enthousiasme productiviste nécessaire. C'est un cinéma héroïque et collectif qui glorifie la guerre de libération et le rôle du prolétariat. Il en ressort aussi quelques œuvres exceptionnelles comme le cinéma de Xi Jin. Pendant la Révolution Culturelle la production cinématographique est arrêtée. La phase de 1976-1982 est celle de la reconstruction avec l’ouverture de l’école de cinéma de Pékin en 1978. Le réalisateur Zhang Yimou en sort en 1982. Les années 1980: renaissance du cinéma chinois avec une reconnaissance internationale: «Épouses et concubines", le «Sorgho rouge» réalisés par Zhang Yimou. Ce cinéma rompt avec le style héroïque, collectif et guerrier, pour se centrer sur l'intériorité des personnages et les difficultés qu'ils éprouvent dans leurs conditions historiques de vie. Zhang Yimou traverse les diverses générations puisque son dernier film «Coming Home» projeté à Cinéphiles en Libournais en 2014, fait un bilan de la mémoire de la Révolution Culturelle dans la Chine d’aujourd'hui.

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